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Démission de François Bayrou : quel impact réel sur le marché immobilier ?

Lundi 08 septembre 2025, la démission de François Bayrou a marqué un tournant dans l’actualité politique française.

Si l’effet immédiat sur le marché immobilier est limité, cette instabilité institutionnelle soulève plusieurs questions pour les mois à venir. Le secteur est-il en danger ? Faut-il craindre une hausse des taux ou une paralysie des projets ? Faisons le point. 

Démission de François Bayrou : quel impact réel sur le marché immobilier ?

Un climat d’incertitude, mais pas de panique

La chute du gouvernement Bayrou installe un climat d’attentisme. En l’absence de majorité claire à l’Assemblée nationale, plusieurs textes clés pour le logement sont suspendus, notamment le projet de loi de finances 2026.

Par exemple, la loi proposait la création d’un statut fiscal du bailleur privé, destiné à relancer l’investissement locatif. Ce statut, attendu depuis plus de dix ans par les acteurs du secteur immobilier, permettrait de déduire chaque année 5 % du prix d’un logement neuf (ou 4 % pour un logement ancien) des loyers perçus, afin d’encourager les investissements. Cependant, avec la chute du gouvernement Bayrou, ce dispositif pourrait disparaître si son successeur ne le reprend pas dans le nouveau projet de loi.

Résultat : les investisseurs attendent. Même chose pour les ménages, qui peuvent être tentés de repousser leur projet immobilier dans l’attente de plus de visibilité sur la politique du prochain gouvernement. Cela ne signifie pas un effondrement du marché, mais une possible baisse temporaire de la dynamique des transactions.

Crédit immobilier : une pression à la hausse des taux ? 

La situation politique actuelle pourrait, à terme, influencer les taux de crédit immobilier. Déjà sous tension ces derniers mois, les rendements des obligations d’État françaises (OAT), qui servent de référence aux taux immobiliers, ont augmenté suite à la crise politique. La France emprunte aujourd’hui à des niveaux plus élevés, ce qui peut inciter les banques à réajuster leurs conditions de prêt à la hausse.

De plus, le vote de confiance raté pourrait peser sur la notation financière du pays. En cas de dégradation, les taux d’intérêt pourraient grimper davantage. Toutefois, rien n’indique à ce stade une flambée brutale : les banques restent prudentes dans leur stratégie, et la Banque centrale européenne a entamé un cycle de détente monétaire qui pourrait compenser en partie ces hausses.

Des mesures suspendues… mais publiées in extremis

Avant sa démission, le gouvernement Bayrou a publié plusieurs décrets relatifs à la transition écologique du logement. Les dispositifs MaPrimeRénov’ ont été validés et figurent désormais au Journal officiel. Ainsi, MaPrimeRénov’ est recentrée sur les logements les plus énergivores (classés E, F ou G) afin de limiter la dépense publique. Certains travaux, comme l’isolation des murs et l’installation de chaudières biomasse, sont désormais exclus du dispositif, bien que le soutien soit maintenu pour les poêles à bois et l’isolation de la toiture.

Autre point, le gouvernement cherche à relancer la filière des pompes à chaleur, en difficulté ces derniers mois, en s’appuyant sur le dispositif des certificats d’économies d’énergie (CEE). 

Enfin, parmi les dernières mesures confirmées figure également l’instauration d’une TVA réduite à 5,5 % sur l’installation de panneaux solaires à partir du 1er octobre 2025. Mais uniquement pour ceux répondant à des critères environnementaux stricts, disqualifiant les panneaux chinois majoritaires sur le marché.. Une mesure technique, mais incitative, qui vise à accélérer la transition énergétique des logements, tout en soutenant la filière du solaire résidentiel.

 Ces textes offrent donc une certaine continuité pour les aides à la rénovation énergétique, un point positif dans un contexte d’incertitude.