EN BREF

Une réforme technique…aux conséquences bien concrètes
Alors qu’on commençait à l’oublier après en avoir parlé tout le début de l’année, le diagnostic de performance énergétique fait son retour dans l’actualité immobilière.
La cause ? Le 10 juillet dernier, le gouvernement a annoncé que le mode de calcul du DPE serait réformé dès le 1er janvier 2026 pour les logements dont le chauffage est assuré par l’électricité.
En ligne de mire : le coefficient de conversion de l’électricité, actuellement fixé à 2,3, sera abaissé à 1,9. L’objectif de ce changement est de corriger un biais défavorable aux logements éléctriques, alors même que l’électricité française est majoritairement décarbonée.
Ce qui change concrètement
Grâce à cette nouvelle méthode de calcul, de nombreux logements gagneront une meilleure étiquette, sans avoir besoin d’investir dans des travaux de rénovation.
Selon les estimations officielles du ministère et du site Casam :
- 850 000 logements actuellement classés F ou G passeront à une classe supérieure,
- 50 % des logements chauffés à l’électricité seront reclassés,
- Au total, jusqu’à 7 millions de logements pourraient bénéficier d’un gain d’étiquette. C’est-à-dire que les biens vont gagner une classe de DPE passant par exemple de la lettre F à E.
Cela s’annonce donc comme une bonne nouvelle pour les propriétaires concernés et les professionnels de l’immobilier. Ce nouveau mode de calcul pourrait relancer le marché locatif tendu.
Du côté des professionnels, la FNAIM salue une « correction attendue », estimant que les logements électriques étaient injustement pénalisés depuis des années.
Mais tout le monde n’applaudit pas. Plusieurs experts alertent : ce gain d’étiquette est artificiel. Les logements mal isolés le resteront — avec les mêmes factures de chauffage, et le même inconfort. En tant que conseiller immobilier, vous pouvez rassurer les futurs propriétaires en proposant de rénover les biens pour maximiser les chances de location.
Professionnels de l’immobilier : préparez-vous !
Ce changement aura un impact direct sur votre quotidien, que vous soyez agent immobilier, gestionnaire ou notaire.
- Certains biens considérés jusqu’ici comme des passoires énergétiques seront revalorisés.
- Il faudra revoir vos arguments commerciaux, vos estimations et vos conseils aux clients.
- Des logements qui devaient être rénovés ou interdits à la location pourront finalement continuer à être loués.
Anticipez dès maintenant les changements d’étiquette potentiels dans votre portefeuille de biens. Pour ce faire, il est possible de mettre à jour le DPE d’un bien gratuitement via un simulateur mis en ligne par l’ADEME ou par Casam. Aucun nouveau diagnostic ne sera nécessaire
Conseil : profitez de cette nouvelle réforme pour augmenter vos mandats
La réforme du DPE 2026 représente une vraie opportunité commerciale pour les conseillers immobiliers. Voici quelques pistes d’action concrètes à engager dès maintenant :
- Relancez les propriétaires de biens classés F ou G chauffés à l’électricité : proposez-leur une nouvelle estimation de la valeur de leur bien, en tenant compte de la future amélioration d’étiquette. Cela peut déclencher des projets de vente anticipés, dès janvier 2026.
- Mettez à jour votre portefeuille de locations : certains biens jusqu’ici interdits ou difficiles à louer pourront redevenir conformes. Recontactez les propriétaires concernés pour leur proposer une remise sur le marché locatif.
- Communiquez sur cette réforme auprès de votre réseau (vendeurs, bailleurs, investisseurs) : newsletter, réseaux sociaux, appels ciblés… Faites savoir que certains biens vont potentiellement prendre de la valeur sans travaux. Cela pourrait attirer l’attention de clients potentiels qui attendaient le bon moment pour se lancer.
- Formez-vous sur le nouveau calcul du DPE, afin d’être prêts à répondre aux questions des clients dès le 1er janvier 2026.